|

Trois questions à Bruno Philippe

Bruno Philippe est un peu le “papa” de la Plastimobile. Nous l’avons rencontré pour savoir comment est né ce projet, avec qui et pourquoi.

1/ Bruno, qui êtes-vous ?

Je suis « dans le plastique » depuis plus de 25 ans. Je m’occupe de tout ce qui a trait à la formation professionnelle au sein de Federplast, l’association belge des producteurs d’articles en plastique et en caoutchouc. Je pensais ne faire qu’y passer, mais le plastique est si polémique et si mal compris que cela a représenté un défi permanent. J’aime les défis.

Avant d’entrer chez Federplast, j’ai fait des études de psycho et de communication à Liège, puis un programme de création d’entreprise à Solvay, j’ai appris les langues, j’ai créé une radio libre à Bertrix, j’ai même été bûcheron un moment !

2/ Expliquez-nous : comment est né le projet Plastimobile ?

Cela remonte au printemps 2011. Vu mon boulot, je suis souvent dans les classes, notamment dans les deux écoles secondaires techniques qui organisent une section « plasturgie ». A l’époque il ne restait que 2 élèves qui suivaient cette filière. Celle-ci allait mourir.

Nous en parlions avec les jeunes. Ils voulaient expliquer aux autres jeunes et aux enfants leur métier de technicien en plasturgie. Ils ont alors invité des classes primaires pour tester l’idée. Ça a marché du tonnerre.

Pour aller plus loin, ils ont alors eu l’envie de construire une sorte de « baraque à frites » pour pouvoir sortir et aller à la rencontre d’autres jeunes. Ça a été le projet de toute l’année. Ils ont monté une remorque didactique contenant quelques machines pour présenter la fabrication et le recyclage du plastique. L’achat des machines et de la remorque a été financé par Federplast. Et le tout a été inauguré en juin 2012. Une télé locale était présente, quelle fierté pour les jeunes et les profs !

3/ Cela fait 5 ans. Et ça dure toujours ?

Après ce lancement en juin 2012, le soufflé n’est jamais retombé. Un mois plus tard, avec quelques profs et élèves, nous étions à la foire agricole de Libramont ! C’est « the place to be » en province du Luxembourg. Le public est à chaque fois surpris de voir que le plastique peut être recyclé. Le fait de pouvoir AGIR sur des machines provoque un véritable déclic. Ce sont des machines spécialement développées pour la Plastimobile : elles travaillent comme de vraies machines industrielles, mais en miniature et en version « manuelle » pour une meilleure compréhension du public.

Au total, depuis le lancement, nous avons touché des milliers de personnes. Rien que pour 2015, cela fera environ 20.000 personnes. L’objectif de relance dans les écoles est atteint : on a maintenant 36 élèves dans les deux écoles qui organisent la plasturgie (Ciney et Châtelet). Quinze jeunes poursuivent un baccalauréat à Lille.

La remorque de 2012 s’est muée en camionnette et le parc machines – en 3 exemplaires – permet désormais d’être présent sur 3 événements en même temps !